Le boulet des dunes

Raid Réveillon Sud Expé. Voyage en Tunisie, du 26/12 au 4/01.

-0- La genèse du truc.


Bon, c’est vrai qu'en 2010 La Tunisie est encore une brave petite dictature, qu’on va faire un truc pas écologique du tout, et ben tant pis.

Bon, donc la Tunisie.
Pourquoi ? Petite histoire.

Je suis parti deux fois en moto dans ce pays, la première avec une trapannelle pas du tout adaptée au parcours (un TW 200 , 18 CV en pleine colère https://larecettedupoireauausable.blogspot.com/) ; mais la seconde fois j'étais armé : Suzuki DR 400 E. Pour ceux qui connaissent, le E fait glisser une goutte de sueur entre les omoplates : c'est le modèle US importé et homologué, bien plus léger et puissant que le poumon vendu ici en concession.

Le désert m'avait pris en Libye, et je ne m'en étais jamais remis. Quand l'occasion s'est présentée de récidiver j'ai plongé et c'est comme la coke, tu touches, tu es accro...

J’avais vraiment envie de faire partager ça à Mimine, mais avant de partir avec la cellule pour un vrai voyage, il fallait amorcer, lui donner envie. Et voilà que je reçois la plaquette annuelle de l’organisateur avec lequel j’étais déjà parti ; et qu’est-ce que je vois ? Il organise un petit voyage autour du réveillon, on vient avec sa ouature, et on fait un parcours soft et… et… et ? Et un super hôtel tous les soirs !! Le top pour Mimine qu’il n’est pas question de faire coucher sous la tente et qui a horreur des sandwichs au sable.

Ça donne envie, non ?


Après une petite négociation familiale, et le tarif très abordable fut un argument convaincant, j’ai le feu vert pour nous inscrire. Yes ! Un petit rêve qui va se réaliser.

Bon, en ce moment je la vois flotter un peu en observant les préparatifs : les plaques de désensablage, le cric gonflable, les pneus qui vont bien dans le sable, le GPS… elle a pas encore vu la couverture de survie et les fusées de détresse…

Ah le niais ! Il a dit parcours soft et il se prépare pour le grand raid !

Bon, j’explique : le désert c’est pas un truc anodin ; on peut comparer à la haute montagne. Quand tout va bien, ça roule, mais au moindre incident ça peut devenir de la grosse galère. Alors je préfère éviter la galère, donc je prends mes précautions, toc.

Donc le Zouzou va prendre sa configuration « afrique ». Au quotidien il trimballe des tonnes de matériaux, tire des remorques monstrueusement lourdes, ramasse du bois sur les plages, et bientôt il avalera de la piste et grimpera de la dune.

En ce moment, son quotidien, c'est çà :


Ces engins sont quand même extraordinaires de polyvalence : ça bosse dur et ça fabrique du rêve… Et plus tard il trimballera une cellule camping car… on the road again.
Configuration Afrique, ça va consister à fixer des plaques de désensablage, des cantines métalliques pour ranger de quoi réparer et se déplanter, une pelle et une seconde roue de secours dans la benne ; monter des pneus mixtes et installer un GPS. J’ai eu l’occasion de voir comment se comportent ces gros pick up dans le sable, ça le fait bien. Précision importante : le pilote n’était pas un manche…

Donc montage de pneus mixtes. Moi non plus je n’y connaissait rien en mixte, mud, grip et autres définitions pseudo scientifiques… en gros j’ai compris que pour chaque type de terrain existe un pneu spécifique, bref que c’est hyper spécialisé, un peu comme ces chirurgiens qui n’opèrent que le petit doigt de la main gauche et seulement la seconde phalange ; ou les skis de poudreuse, de glace, de neige fondue, et, bientôt, de cailloux pour la fin de saison...
A se demander si tout ça n’est pas fait pour te pousser à la consommation…

Vous avez déjà vu ce film ? Oui, hein : tel ordi est bon pour faire de la vidéo mais, pour le son il est nul. Tel autre a un excellente carte son, mais pour surfer à une vitesse acceptable c’est une grosse daube…
Ayant passé des années à bricoler avec trois outils et un couteau de poche, c’est un mode de consommation qui me gave grandement.
Alors j’ai pris des chaussettes mixtes, 50% route 50% tout terrain, les mêmes que j’ai eu pendant des années sur un Patrol, et je sais que sur le mouillé ils glisseront un peu mais vu les vitesses auxquelles ont finit par se trimballer en suivant la signalisation routière…
Le meilleur des pneus changés est monté sur une jante et sera embarqué dans la benne comme seconde roue de secours. Sans être pessimiste, je n'ai pas envie de rouler angoissé après une crevaison en me disant que la prochaine nous met en carafe. Donc deux roues de secours, na !

Le Zouzou se prend des airs de conquérant avec ces gommes. Quand on compare, on voit bien que c'est plus adapté après qu'avant.




Etape suivante, installation de la benne : plaques de désensablage modèle 1944, cantines d’âge indéterminé, roue de secours, le tout sur un plancher flottant et sanglé bien bien.



Il est temps, pour ceux qui se perdent un peu dans les explications, de donner quelques définitions simples.

Un GPS :

Tout le monde connaît aujourd’hui le petit appareil que l’on ventouse sur le pare-brise et qui te fait parcourir le double de chemin lorsque tu l’essaies pour aller chez ta voisine. Une jolie carte apparaît sur l’écran et tu as l’immense fierté de te voir circuler dans cette jungle hostile qu’est devenue la route.

Les GPS dont il est question dans ces récits font partie de la première génération, et n’intègrent bien sûr aucune carte. Les zones désertiques ne sont pas trop cartographiées, les pistes changent de place au gré des vents, pas pratique.
Aujourd’hui, 2009, une cartographie africaine existe pour certaines zones, crée sur le terrain par les baroudeurs, et sur Google Earth par les minutieux.

Voici mon premier GPS, un Garmin 12, indestructible, fiable, simple d’utilisation.


Pour l’anecdote, je l’ai revendu à une organisation humanitaire qui collecte ces appareils pour les filer à des pêcheurs du Sénégal : matériel certifié Afrique, c’est une référence…

Je l’ai remplacé par un Garmin 128 pour deux raisons : écran devenu trop petit pour mes yeux faiblissants, et impossibilité de le faire fonctionner à l’intérieur d’un véhicule parce que l’antenne était intégrée.


Le 128 a un écran en cinémascope et une antenne filaire que l’on place sur le toit.
Pour se repérer, le principe est de créer des Routes, composées de Waypoints successifs, et l’engin va te faire rejoindre chaque Waypoint, dans le bon ordre. A l’écran apparaît un petit compas avec une flèche et tu suis la bonne direction pour rejoindre le prochain waypoint. Magique.

Là, tu t'es un peu trompé et il faut revenir en arrière, à huit heures en langage chevaliers du ciel...


Un road book :

C’est le descriptif papier du parcours.
Exemple : au km 43, tourner à droite derrière le gros cactus orange.


Si tu es en ouature, tu lis le truc page après page, facile.
En moto, tu n’a pas assez de mains pour tenir le guidon et le bouquin, il te faut donc un dérouleur de road book.
Là, deux solutions : tu as les moyens et tu achètes, cher ; tu n’as pas ou tu n’apprécies pas la sodomie, et tu fabriques.

Le modèle ci-dessous est made in Fontana, entièrement taillé dans le boîtier électrique massif.


Sur les étapes, le soir, lorsque les caisseux dorment, les motards scotchent les feuilles du road book, attention, dans l’ordre, puis le roulent et l’installent dans le dérouleur. C’est le petit rituel qui fait de toi un être différent…
Ça ressemble à ça :


Fin de la partie technique.
Place au voyage.

-1- Samedi 26 décembre

Et voilà, c’est parti.
Lever 6 heures, départ 7 heures, euhhhh… non 7 heures et demi. Parce que, comme d’habitude, au dernier moment il y a 14 millions d’improvisation. C’est pour tout le monde pareil ou pas ?
La pelle. Ben oui, si tu vas dans le sable il te faut au minimum la pelle. Le sceau et le râteau sont des options. Donc hier soir tout était prêt, et au milieu de la nuit, tintintin, la pelle, pas mis la pelle. Ce matin, dans le noir, je chope la pelle, l’attache et hop, opération terminée. Et puis lorsqu’on quitte le 4X4 dans la cale du bateau, je vérifie que tout est en place et…et…et… ??
J’ai piqué la pelle du maçon… un truc tout moche, rafistolé avec du scotch rouge et plein de ciment, qui pèse comme une enclume ! Ah je te jure, ça fait classe, le vrai truc de baroudeur…

Heureusement que j’ai pas pris une fourche…

Alors ce matin, départ en retard parce quand tu commences à te repasser la liste de l’indispensable, tu ne te revois pas ranger le pantoufleur à gnons ou le sackalogue de vroum, qui sont les choses à ne pas oublier. Et quand l’angoisse est là, tu es cuit.
Donc, arrivés en bas de la maison, si dans la rue devant le portail, tu sors le sac bien calé derrière, tu l’ouvres comme tu peux et tu mélanges tout ce que tu avais bien rangé à l’intérieur pour finalement t’apercevoir que oui, les lunettes de soleil sont bien là !
Ben oui, mais le désert sans les lunettes de soleil, ça le fait pas…

Arrivage pile à l’heure, retrouvage du groupe, et, grand moment, collage des autocollants qui vont montrer à la face du monde ébloui que tu es un aventurier.
Les autocollants d’aventuriers sont les mêmes que les autres, c'est-à-dire qu’ils se collent partout très vite avant que tu ne les aies mis en place ; alors tu tires dessus pour le récupérer, et ils se déforment , et ça te gonfle, et tu tires, et tu les déchires, et tu dis…etc etc…
Tu as beau le savoir, ça contrarie…

Embarquement au milieu de ouatures hyper prépareés pour affronter l’Afrique, et toi tu regardes ton Zouzou qui te paraissait tip top ; et il ressemble à une charrette de fruits et légumes… Décevant quand même…
Mais il y a aussi Mouloud qui repart au pays, avec le Kangoo disparaissant sous un amas de vélo, de valises, de sacs et autre réfrigérateurs ; et là, là, tu sens bien que tu vas faire Marseille/Tunis et pas Copenhague/ Ögsteum’s…




Nous avons aussi droit à un blouson polaire très bien fichu que nous allons promener fièrement en faisant de la pub pour l’organisateur. Comme de bien entendu j’avais les bras trop longs pour le mien, mais une brave dame avait le problème inverse, donc, plus de problème : non, on a pas changé des bras, mais de blousons…

Grâce aux petits cachets et à une mer platissime, on peut survivre normalement, c'est-à-dire discuter, manger et assister au briefing. A l’issue duquel l’organisateur charge les GPS et il y en a un avec lequel ça ne fonctionne pas, devine lequel ? Ouais, le mien…

Bon le problème est assez vite résolu, mais en attendant la solution c’est angoisse sur la ville et sueur sous les bras !
Nous quittons Marseille vivants, et tout va bien.

Oui, le bateau s’appelle le Méditerranée, et on sent qu’il y a très très longtemps qu’il la fréquente…




-2- Dimanche 27 décembre

D’abord quelques photos du bivouac, pour vous donner une idée des aventuriers qu’on est.




La piscine chauffée est à l’intérieur…

Ce matin débarquement, Police, impeccable, puis Douane. Nos amis les casquettes plates se sont surpassées. Du grandiose. Record battu. Quatre heures de queue. On applaudit l’effort. Bravo. Du grand Art.

Imagine qu’en France la nana derrière son guichet, nantie d’une queue d’environ vingt personnes, se lève soudain, sorte de sa cage, et parte se taper un petit café. Imagine. Ici, rien. Nada.
Parce que le premier tunisien qui l’ouvre se retrouve encabané le temps de ses vacances, et parce-que les autres, les touristes comme moi, savent que rien ne fera jamais changer la situation.

C'est vrai que les tunisiens ne se déplacent pas pour rien...


Nous avons donc pris la route assez tard, mais rien ne servait de se presser puisqu’on s’est paumé à la sortie du port. La première fois.
Ensuite nous avons rejoint l’hôtel mais pas par un itinéraire non homologué par l’organisateur… De toute façon c’était moche, miséreux et venté.
Le contraste est saisissant entre la misère ambiante et le luxe des hôtels bord de mer.
On aurait dû faire quelques photos des momies fatiguées brinquebalées sur des charrettes bancales tirées par des ânes anémiques dans une campagne tapissée de sacs plastiques. Mais c’est bon ni pour le moral ni pour le tourisme.
Et tapissée partout, la tronche du sauveur de la Nation, la main sur le cœur…
Notre principal effort de la journée fut de réorganiser nos affaires, c'est-à-dire de fourrer dans un grand sac qu’on ne touchera plus tout un tas de choses importantes de l’autre côté de la mer et inutiles ici…
Ça, c’est fait.
Demain étape assez longue, plus de 400 bornes, mais que du facile : et oui, pour aller voir le Sud, il faut bien rouler…

-3- Lundi 28 décembre

Que du bon. Paysages, piste, ambiance, que du bon.
Après une petite visite du bord de mer, cimetière de Madhia … marin ?


… nous prenons la route plein Sud.
Petite erreur de navigation qui nous fait manquer El Jem, colisée romain très bien conservé, dommage ; et nous roulons jusqu’à Sfax.
Parcours tout pourri par les sacs en plastique. Une vraie plaie, je ne sais pas où en est ce pays avec la pollution, mais à l’œil, c’est même pas le début du commencement… Pourtant, on entre dans chaque ville un peu importante par le « boulevard de l’environnement »…
Peu après Sfax, piste.


D’abord roulante, puis légèrement sablonneuse, puis cassante. Joce au volant n’aime pas du tout le sable…


Plus nous descendons, plus le dépaysement s’installe. La région de Matmata est vraiment splendide, pour qui aime les étendues désertes.



On stoppe pour faire quelques photos, deux véhicules sont déjà là. Petit bonjour, petit échange puis, vous prendrez bien un petit verre de Beaujolais ?
- Non merci, on conduit.
- C’est du Beaujolais nouveau de chez Duboeuf.
- Ah, alors un petit verre, pour goûter !

Bon, on s’est fait rincer…
Avec le beaujolpif on a goûté le pâté, puis le jambon cru ; pour fêter ça ils ont ouvert le champagne, avec les petits fours, le café et la petite myrtille qui fait digérer le tout. Royal.


Pour le prochain voyage ils installent un antiparasites...
Reprise des opérations après cette légère collation, hic.
La piste est en 3D, et chaque sommet de bosse permet de découvrir un nouveau panorama, superbe.
Nous accrochons ensuite les couleurs du couchant, et finissons juste à temps pour découvrir un village troglodyte assez remarquable.



L’arrivée est à Tataouine, qui, comme son nom l’indique, se trouve 650 km plus bas que de Tunis.
Voilà, c’est le Sud. Nous avons déjà croisé quelques dunettes, mais Joce n’a pas fait de photos… elle aime vraiment pas le sable…

Demain matin pistes de montagne, petits villages, arrivée à Ksar Ghilane, oasis. L’après midi, petit tour autour de l’oasis pour s’habituer au franchissement des dunes.
Joce va pas aimer du tout…

-4- Mardi 29 décembre

Bon, découverte des dunes, c’est fait.
Option sable à tous les étages et de partout ; nez, oreilles, et le reste…

Après une nuit de bivouac éprouvante à l’hôtel Sangho,



…départ vers les 9 heures : petites pistes de montagne, villages, oasis, de montagne aussi.


Magnifique.
Puis grandes pistes, premières sensations d’immensité. A droite ou à gauche, tu regardes et tu vois… l’horizon. Petite pause repas au milieu de ce vide, avec deux équipages amis.


Vue sur la carte, la Tunisie est un petit pays. Vu de près, c’est immense et tu es tout petit au milieu.

Le parcours est très bien préparé, nous amenant progressivement à la maîtrise de l’espace… et de la conduite. Une fois l’immensité intégrée, tu ne t’étonnes plus de voir la piste à perte de vue, et tu ne t’étonnes pas de l’avaler de plus en plus vite.

Car au niveau de la conduite, (on ne parle pas de pilotage d’accord) tu prends de l’assurance et la vitesse de croisière augmente. Grand plaisir, non pas de rouler vite, gérer un engin fait pour, sur des pistes faites pour. Bien.

Au bout de tout ça, la colonne Leclerc de Ksar Ghilane, commémorant une bataille sanglante pleine de morts et de tristesse, mais, gagnée.
On ne commémore pas les défaites, on devrait, ça calmerait les excités…


Alors, Ksar Ghilane c’est l’Oasis : de l’eau, du sable et des palmiers.
Du touriste aussi, et c’est pas près de se calmer parce que le goudron l’a rejointe. Bientôt les cars, et le tourisme de masse. J’aime pas la masse…

Là c’est encore humain, et puis nous sommes aussi de braves touristes venus s’amuser dans le grand bac à sable.

Cet après midi, c’était donc bac à sable. D’abord c’est beau, ensuite c’est mou, et à la fin c’est trop mou, alors on se plante et on appelle Bernard pour accrocher la sangle au cul de son engin et vas-y Bernard, embraye et sauve-nous la vie.


On a joué, on a testé, et on a vu : le Zouzou est un peu long derrière les roues, et un peu long entre les roues. Mais pour de la dune normale, ça le fait bien.
Jolis plantages, jolies sensations.


Un tour de chauffe tranquille pour Joce, et un second un peu plus sérieux pour toucher les limites. Vues, les limites...

Joce semble rassurée même si elle n’aime pas trop quand on plonge derrière la dune en se pétant les yeux sur le capot qui cache le grand trou. Pas un cri, très bien, beaucoup de maîtrise. Le décor est tellement beau que tout est pardonnable à celui qui vous embarque dans cette galère…


Demain, journée dunes. Les vraies.
Traversée de cordons, de dunes donc, c'est-à-dire grosse partie de plaisir mais sans doute aussi grosse partie de pelletage… Et de photos.

-5- Mercredi 30 décembre

Journée des leçons.

D’abord leçon n°1, toujours réfléchir avant de se lancer dans les dunes. Bon, dit comme ça, on se dit « ben oui, c’est évident ! »

Ben non, c’est pas évident. Parce que quand tu vois ce gigantesque bac à sable dans lequel tu vas pouvoir t’ébrouer, tu disjonctes complètement et tu te rues dedans.
L’organisateur, prévoyant, t’a rentré plein de points GPS dans ton appareil, pour que tu passes là, et ensuite là, et puis après là etc etc…

S’il a fait ça c’est pour que tu aies une chance de franchir sans trop de galère ce cordon, dont les dunes sont quand même assez grandes.
Alors si tu te jettes dedans comme je l’ai fait, et je suis loin d’être le seul, tu vas te retrouver dans les endroits ou ça ne passe pas. Genre vrai grosse dune avec vraie farine au sol. Et là, là, c’est du grave.

-Tu te plantes par l’avant. Ça veut dire que tu enfournes ton capot dans le sable et que tout s’arrête assez brutalement.

-Tu te plantes par l’arrière. Là c’est tout ce qui traîne derrière les roues arrière qui vient se poser sur la marche que tu viens de descendre, et tu te retrouves avec les roues arrières qui tournent inutilement dans le vide. Et tout s’arrête.


-Tu peux aussi te planter par le milieu. Au sommet d’une dune, le capot est vertical devant toi et un petit reste de lucidité te fait couper un peu les watts avant de tomber dans le vide derrière, parce que tu n’en connais pas la profondeur et que tu ne sais pas si un inconscient n’y serait pas en train de remuer trois tonnes de sable pour sortir son véhicule qu’il vient, le maladroit, de gravement planter.
Donc tu coupes, et au lieu de basculer dans le vide qui fait peur, tu restes comme un gland les quatre roues envoyant du sable en l’air tandis que ton gros ventre est posé juste sur le sommet de la dune. Et là, c’est le drame, parce que ce genre d’engin pèse environ deux tonnes et qu’il n’est pas question de pousser ou de tirer quoi que ce soit.


Donc, après le plantage, les réjouissances commencent.
Tu as pris une pelle et tu attaques le sable. Mais comme c’est de la farine, mais en plus liquide, plus tu en enlèves, plus il en vient. Déprimant. Tu as déménagé la moitié de la dune et ton gros truc est toujours posé comme un tas.

Ensuite tu as pris des plaques de désensablage, qui font baroudeur et tout. Tu les sors et, pour les mettre sous les roues, c’est grande partie de pelle, à cause de la farine ci-dessus citée…


Bon, disons pour abréger que tu y passes beaucoup de temps et que tu dépenses beaucoup d’énergie pour un résultat nul. Agaçant.

Heureusement tu es parti avec un organisateur et tu roules avec quelques connaissances.
Au début les seconds se précipitent pour t’aider, pelle en main, elle est neuve, faut qu’elle serve.
Ensuite il te passent une sangle que tu accroche à ton veau pour le tirer.
Au bout d’un certain nombre de plantages, ils attendent dans leur véhicule que tu te débourbes.
Ensuite, ils ne te voient plus et t’ont perdu.

Reste l’organisateur, Saint Bernard des sables. Lui, sait que si on te laisse tu vas finir par tirer un litre de gasoil et foutre le feu à cette grosse bouse qui se vautre alors que tu es un pilote exceptionnel. Ou, que tu vas péter le petit plomb juste derrière la jugulaire et qu’il va se payer un rapatriement de cadavre qui coûte une fortune  et une somme d’emmerdements pas croyables.
Alors l’organisateur, il vient avec une sangle, et il te déplante. Avec son 4X4 qui va trop bien dans les dunes. Ecœurant. Bon, c’est vrai qu’au bout de la dixième fois, quand tu es le seul à jouer encore dans le cordon, et que tu multiplies les erreurs pour faire durer le plaisir, il doit lui aussi avoir envie du litre de gasoil pour régler le problème. Mais il n’ose pas.
Et toi, tu continues à suivre n’importe quelle trace, au pif, et tu choisis toujours celle du gros malin qui a la machine faite pour et qui se balade sur les dunes comme toi dans ton jardin…

Alors il revient, il revient, il revient encore, et il tire, il tire et tire encore. Il a faim, il ne comprend même pas comment tu fais, mais il est là pour te sauver la mise, alors il le fait… bravo.


Ensuite tu retrouves tout le monde et on casse la croûte, on boit du rosé, et on passe à autre chose. Sympa.

Ça, c’était le matin.
L’après midi, bizarrement, du gâteau. Aucun plantage, et pourtant : du grave. Mais bien là où c’était marqué et prévu, bon élève quoi. Un indice quand même : pendant le repas, le chauffeur a pris un bon petit verre de rosé de Touraine. Peut être que…


Bilan. Assez déçus du matin, ravis de l’après midi.
Bilan Joce. Pour ça, juste une anecdote : en fin d’après midi, quand le truc se levait vertical pour franchir une dune, elle regardait le road book d’un air distrait pour s’occuper… Gros progrès !

C’était super beau, on s’est mis dans des positions pas possibles, et à chaque plantage on faisait un tas de belles photos.

Maintenant, leçon n° 2.
Quand tu bricoles ton appareil photo pour que les images soient moins lourdes, dès que tu vois afficher le mot "format", ou "formater", tu touches plus. Sinon, toutes les super photos que tu avais faites dans la matinée et pendant le repas, elles disparaissent, flop, envolées… Et ça, c’est contrariant…

C’est pour ça que les photos très belles du sable très beau avec le soleil très joli sur les dunes magnifiques, vous les verrez pas…

Ce soir encore un bivouac à l’hôtel plein d’étoiles, je mets plus les photos des piscines, j’ai peur que vous nous plaigniez…

-6- Jeudi 31 décembre


On a vu le Chott El Jerid et, franchement, c’est dépaysant. Mais ça se mérite. Quelque chose comme quarante bornes de ligne droite sur une piste défoncée, long. Mais après, beau.
Ça vient doucement, le sel apparaît.


Progressivement la platitude s’installe, et on finit par rouler au milieu de nulle part, parce qu’ici c’est vraiment désert. Partout ailleurs, on finit par rencontrer âme qui vive. Ici, rien. Ni humain, ni bestiole, l’espace appartient à lui-même, rien ne peut vivre ici. Tout est salé y compris la terre, et la maigre végétation doit être une espèce endémique habitué à ce milieu.
Comme dans tous ces endroits, la photographie peine à restituer les sensations qui y naissent. Dommage.


Le road book était formel, interdiction de sortir de la piste, vu que l’on est au dessus d’une croûte très fine donnant l’impression d’une grande sècheresse, et que dessus c’est juste de la boue liquide. Extrêmement trompeur et piégeur.

En changeant de Chott on passe par Star War, c’est là qu’on a tourné certaines scènes et le décor est resté. Petit mais intéressant et finalement esthétique.




Vu de près on s’aperçoit que les éléments de déco proviennent de récup en tout genre, vieux tubes de PVC, fonds de télés et appareillage électrique divers. Curieux.




Autour du site on comprend bien pourquoi l’avoir choisi.


C’est vraiment à la fois splendide et étonnant.



Bonne nouvelle, Joce ne craint plus rien sur cette nouvelle planète.


Etonnant aussi de se retrouver environ une heure après à Tozeur, bordel monstre, musique à donf, bref, civilisation…


Etonnant aussi de se dire qu’on va dormir dans cette bonbonnière, hôtel Jugurtha Palace *****, piscine etc etc…



-7- Vendredi premier janvier

Après les journées aventuriers, et la soirée du réveillon, nous voici transformés en gros touristes de base… . Ça sent la déchéance…

Déjà le réveillon sentait un peu trop de béru de base, avec distribution des tous les accessoires brillants pour se transformer en guignol : chapeau pointu, le truc que tu souffles et qui s’allonge, le masque hideux et le superbe ballon ingonflable.
Mais bon, ce doit être l’effet groupe…

Nuit courte, et donc, parcours pour touristes : les oasis de montagne. De très belles pistes au milieu de décors somptueux.




De beaux moments de roulage, en particulier un immense oued à sec.


Et une montée de col ,genre la Casse Déserte dans le Queyras pour ceux qui connaissent, mais pendant environ 6 kilomètres.




Les oasis, que j’avais visité en 1998, sont devenues des pièges à touristes, et les sollicitations permanentes des marchands de merdouilles diverses finissent par gonfler gravement. Ça gâche…
En plus leurs boutiques sont installées pile devant le décor, ce qui fout tout en l’air. Lamentable.
Les vendeurs sont collants, les gosses sont gluants, mauvais moments. C’est un peu comme si, en France, on installait des échoppes de vendeurs de bigoteries et quelques scrofuleux sur le chemin qui mène à la grotte de Bernadette Soubirou…
Mais il faut dépasser ça pour finalement découvrir les endroits assez magiques.





-8- Samedi 2 janvier

Remontée sur Kairouan, dernière journée de pistes puisque demain nous décollons à 6 heures pour rejoindre Tunis et le bateau.
C’est tôt, très tôt, mais dans ce genre de plan il ne faut surtout pas être en retard, surtout que le bateau est bondé et que, mathématiquement, tous les véhicules annoncés ne pourront pas rentrer dans le monstre…

Petit retour sur la soirée d’hier, juste pour montrer que question de ne pas mollir dans les conneries, je suis au top.
Donc, hier soir, un des organisateur me demande finement et avec un petit sourire en coin, si ma femme n’a pas perdu quelque chose. Je pose la question à l’intéressée ; réponse négative. Bien.

Rituel quotidien, bain, ordinateur, habillage, arrivée au restaurant et nouvelle interrogation. Même réponse négative. Il sort finalement, avec un air finaud, un passeport de sa poche, c’est celui de Joce, trouvé devant l’hôtel et restitué à la réception par une brave dame.
Ah ah ah ! on rit on s’amuse, on a du bol et tout va bien.

On passe à table en rigolant encore et là, là, un doute m’effleure…
Ce passeport était dans ma sacoche, celle qui est toujours à ma ceinture. En compagnie de son copain passeport, le mien, de mon portefeuille et des papiers de la voiture, bref, tous les trucs assez utiles si tu veux ressortir de ce pays dans un timing correct. Si tu n’as pas, c’est très très compliqué, et tu peux facilement passer trois ou quatre jours en démarches diverses avant de pouvoir embarquer…
Il serait donc judicieux de vérifier si tous ces précieux documents se trouvent encore dans la sacoche.

Petite montée expresse dans la chambre, fouille de la sacoche, et, et, et….
Kein passeport ! Le reste oui, mais l’Ausweis, nicht.
Gloups, grosse odeur de moisi sous les bras, et super bottage de cul. Et oui, lorsque je suis venu ici en 2006, j’ai déjà perdu tous mes papiers… Et la sortie de Tunisie avait été une grosse affaire.
Dans ces cas là, une grande lassitude m’envahit, pourquoi c’est toujours moi ?
Ben, parce-que t’es un gland, peut-être ?

Par un puissant effort intellectuel qui, dans ces circonstances est tout à fait méritoire, je me tiens le raisonnement suivant : si le bazar s’est échappé, c’est que la sacoche s’est ouverte. Si le passeport trouvé était devant l’hôtel, c’est donc que le forfait s’est produit entre le parking et l’hôtel. Grâce à la sollicitation de quelques millions de neurones supplémentaires, mes jambes me portent dans cette direction. Et par l’utilisation en mode turbo-charger des quelques synapses qui restent inoccupées là-bas, au fond, je sors, les yeux en mode super recherche, avec dilatation maximale de la rétine et ouverture grand écran des paupières.
Dans ces cas là, je ne sais pas si vous connaissez déjà ce film, l’être humain est en position survie : respiration courte, concentration totale, objectif unique.

La nuit est tombée, les pupilles sont prêtes à péter, et les globes oculaires oscillent de droite à gauche et de l’avant vers l’arrière à la vitesse du désarroi de leur propriétaire.
En gros, c’est :
- Rien, P… quel C.. , rien, ah ben t’es pas dans la M…, rien, mais B… c’est pas possible d’être aussi C…, rien, P… la galère, rien, c’est foutu je le trouverai jamais, rien, S… de M…, rien… etc…
Arrivé à la voiture, visite côté conducteur, nada. Le gardien passe, je lui emprunte sa lampe, visite sous le véhicule, que dalle. Côté passager, faisceau de la lampe, nibe. Un peu à gauche, nicht, un peu à droite…
Et là, se prélassant tranquillement sur le bitume huileux, tranquille dans sa petite pochette transparente, tel le fils maudit revenant à la maison après avoir renié ses parents, tel le chien fugueur rejoignant son maître à l’heure de la soupe, tel le fraudeur fiscal avouant à son percepteur avant le 31 décembre qu’il a planqué de l’argent en Suisse, tel donc, le salaud de passeport perdu qu’il est, je vois mon amour, ma prunelle abandonnée, mon sauveur, mon idole à terre, et je le ramasse d’un ample mouvement sensuel et le serre fermement afin qu’il ne s’échappe.
Un soupir en forme de tempête, et, radieux et inondé de joie, je peux revenir fièrement annoncer à Joce la résurrection du fils, les lendemains qui chantent et les bateaux qu’on prend.
Pour la journée d’aujourd’hui, comme j’ai été un peu prolixe sur ce coup du passeport, il faudra attendre demain pour savoir ce qui s’est passé et à quoi ça ressemblait.
Juste un petit aperçu quand même.
Donc, à suivre…





-9- Samedi 2 janvier, la suite

Comme nous sommes devenus des pro de la navigation, nous avons décidé de rouler seuls parce-que c’est plus intéressant que de suivre en mangeant de la poussière ceux qui se tromperont finalement.

Pour donner une idée de ce que c’est que la navigation, voici une page du road book.


Comme on mesure la distance entre chaque point, il faut remettre le compteur à zéro chaque fois. Les gens normaux ont, pour cela, un appareil appelé trip master, sur lequel une simple pression du doigt permet la manœuvre.
Donc le passager, qu’on peut aussi appeler navigateur, s’occupe de lire le road book et de vérifier les distances ; tandis que celui d’à côté s’occupe les mains avec le volant et les pieds avec les pédales.

Nous, les poireaux, sommes dans le dénuement le plus total, larmes, et le conducteur doit passer la main à travers le volant pour aller appuyer sur le petit bouton là-bas au fond, ce qui, quelquefois, est assez rock and roll.

Il doit aussi annoncer le bon chiffre, et le temps qu’il le lise et qu’il le dise, on a déjà parcouru cent mètres de plus… Ceux qui ont déjà fait du canoë savent comment un couple jusque là en totale harmonie peut se dissoudre en quelques heures dans ce genre de plan. La navigation en 4X4 s’apparente beaucoup au canoë, à savoir que lorsqu’on est intégralement paumés au milieu de nulle part, c’est toujours la faute de celui d’à côté.

Et bien nous avons survécu.

Donc, journée pistes ce samedi, pour remonter de Gafsa vers Kairouan.

Petite anecdote : lorsque l'envie nous prend de manger un morceau, on enquille une piste assez hard menant au sommet d'une colline, en se disant que de la haut la vue doit être sympa. On monte, on bascule un peu au sommet pour trouver un coin plat et là, là... on retrouve nos amis les buveurs de beaujolais-mangeurs de jambon cru-café-pousse café-et un petit rot avant la sièste. Ah, leurs têtes quand ils nous voient débarquer dans leur coin tranquille !! Ils ont cru qu'on avait collé une puce sous leur véhicule, mais non, c'est juste notre instinct... Bon, alors on a bu et mangé etc etc...

Après midi pistes variées, dures pour la mécanique et les vertèbres.







Mais paysages vraiment sympas, peut être moins pour nous que pour d’autres puisque certains tronçons offraient beaucoup de similitudes avec la Provence. On a pu se rendre compte que la Méditerranée n’a pas toujours été là pour séparer ces deux continents.

Nous allons au Nord et l’eau fait son apparition, au milieu d’un paysage très minéral ; ce qui donne toujours de splendides images.


Parfois, cactus à tous les étages.




Tout au long du trajet, et dans les coins les plus inattendus, des gosses et des gens, visiblement habitués à réclamer la manne touristique : pénible et laissant une image désagréable de ce pays.
Juste deux exemples : tu photographies un joli troupeau de chèvres et le berger vient te réclamer la pièce pour ça ; à notre approche une femme se précipite au bord de la route et nous joue la scène de l’authentique avec une petite meule traditionnelle, espérant la photo et la pièce.

C’est vrai qu’on pourrait mettre un distributeur de pognon sur le pare choc arrière et arroser le bled de quelques dizaines de dinars.
Mais franchement, même si tu as les paquets de bonbons , les stylos, les tee-shirts et même les cigarettes que te réclament des mômes de dix ans, même si tu as les bouteilles d’eau parce qu’ils te miment la soif pour que tu t’arrêtes, même si tu as un bon fond humanitaire de riche culpabilisé par la misère, tu finis par te comporter comme toujours face à la mendicité : tu regardes ailleurs.

Evidemment tu peux aussi rester chez toi, côté fric, tranquille…

Pour finir sur ce sujet, on a finit à l’hôtel super luxe de Kairouan, un ancien fort, somptueux, cernés au bar par des chasseurs français venus ici tuer du « cochon », prenant l’apéro en tenant des propos de bons coloniaux, ravis d’avoir vu tant de « cochon » qui, eux, ont pu découvrir quelques beaux spécimens de porcs français…




Ce soir, remise des prix, l'occasion de se retrouver en groupe et de rigoler un bon coup.
Il n'a bien sûr jamais été question de vitesse dans ce raid, mais nous avions chaque jour trois questions : une sur la région traversée, destinée à nous rapprocher de la population locale pour avoir la réponse, une seconde à thème mécanique, et la troisième portait sur le parcours du jour.
On récompensait donc l'équipage ayant totalisé le plus de bonnes réponses, mais aussi la réponse la plus… disons… inattendue…

Et là, devinez ? Oui, nous avons gagné !!! Un magnifique tapis pour Joce et un superbe collier pour moi. Bon, le collier dégageait une odeur assez forte et relativement campagnarde : c’était de la crotte de chameau.
Humour…

Alors comment a-t-on gagné ?
La question était mécanique : qu’appelle-t-on la « force captive » ?

N’en ayant aucune idée, tout au moins en ce qui concerne la mécanique, j’ai répondu :
- la force captive, c’est quand j’ai pris deux petites pilules bleues et que ma femme est partie faire les course.

On a bien rit. Surtout en voyant la tête de Joce lorsqu’elle a soudain compris que c’est nous qui avions gagné et que c’était donc son imbécile de mari qui avait fait cette délicate réponse…

Bon, au lit, il va falloir se lever à des horaires que nous avons désertés depuis bien longtemps…

-10- Dimanche 3 janvier

Lever 5 heures, départ 6 heures et route normale : voitures sans feux, ombres vêtues de noir marchant au bord de la route, croisement en troisième file, bus à trente centimètres de ton pare choc arrière quand tu roules déjà à 120, traversées de piétons sur l’autoroute, que du classique, mais la totale quand même…

Arrivés à Tunis, au port de La Goulette et assaillis aussitôt par les vendeurs de : poteries porte-clefs chameaux en peluche colifichets sandwichs souvenir ma gazelle pour tes beaux yeux et pour amitié.

On se prépare à poireauter, et les habitués sortent les tables et les chaises, font le café, nettoient la voiture, et tout le monde en profite pour discuter et se faire un petit débriefing du voyage.

Après, rien que du normal : des casquettes plates, on attend, des blousons en cuir, on attend, des lunettes de soleil, on attend, on reste dans la voiture en roulant de temps à autres pendant 5 m, on attend, jusqu’à entrer dans le bateau ou l’on empile la voiture avec les autres.


La traversée retour est moins agréable que l’aller, d’abord parce que l’excitation du voyage est derrière nous, ensuite parce que niveau stabilité les conditions sont moins bonnes. Bref on a tenu jusqu’à 17 h et ensuite allongés jusqu’au matin 8h30.



-11- Lundi 4 janvier

Déjeuner rapide et de nouveau à plat jusqu’à l’arrivée. Pas drôle. En plus, mal au but, estomac en forme d’ascenseur, etc…
Bref, je hais les bateaux.

Mais lorsqu’ils sont le seul vecteur existant pour aller voir du rêve, il faut bien les tolérer…

Voilà, on se quitte.

Sortie du bateau longuette, puis tout le monde s’éparpille en direction de chez lui, on salue d’un signe de la main ceux qui s’attendent sur le bord de la route, on aimerait dire que, espérer que… on se reverra peut être… mais là c’était les vacances, après c’est différent… le boulot, le quotidien, la routine…

On souhaiterait revoir certains, comme ceux que l’on n’a côtoyé que quelques instants et qui vous disent « enchantés de vous avoir connus » avec une telle sincérité qu’on y entend presque du regret...
Nous aussi, on regrette de n’avoir pu aller plus loin, parce qu’on a bien senti qu’on avait des choses en commun, des choses à partager.
C’est un peu dommage de se quitter maintenant, mais c’était les vacances, une parenthèse, une histoire à part, un moment, un bonheur, une échappée, une différence..
Les fins d’aventures sont toujours amères.

                                             ________________

 Un contact ? lepatafon@gmail.com

Si vous avez apprécié vous pouvez retrouver d'autres textes ou aventures ci-dessous.

Championnat du monde de délinquance.

NONO FAIT LE CONFINE

https://confination.blogspot.com/

Championnat du monde de prise de tête.

FLAT CAB

https://flatcab.blogspot.com/

Championnat du monde de la béatitude.

LA RECETTE DU POIREAU AU SABLE

https://larecettedupoireauausable.blogspot.com/

Championnat du monde de brassage de tortue.

Y'A DU MONDE AUX BALKANS

https://yadumondeauxbalkans.blogspot.com/

Championnat du monde de mauvaise foi.

LE RAID NOUNOURS

https://leraidnounours.blogspot.com/

Championnat du monde de plantage dans le sable.

LE BOULET DES DUNES

https://monbouletdesdunes.blogspot.com/

Championnat du monde de persistance dans l'erreur.

BON COMME LA DUNE

https://boncommeladune.blogspot.com/

Championnat du monde d'amateurisme en Lybie.

ON A MARCHE SUR LA DUNE

https://onamarchesurladune.blogspot.com/

Championnat de France de Cross-Triathlon.

NONO SE FINIT

https://nonosefinit.blogspot.com/

Championnat du monde de triathlon en Floride.

AU PAYS DES GATORS :

https://lepaysdesgators.blogspot.com/

Championnat du monde de plantage de camping-car.

L'EUROPE EN BAS A GAUCHE

https://enbasetagauche.blogspot.com/

Championnat du monde de romantisme al dente.

DU PIED GAUCHE DANS LA PIZZA

https://dupiedgauchedanslapizza.blogspot.com/

GUIDE MOTO POUR RESTER EN ETAT D'EN FAIRE.

https://survivreendeuxroues.blogspot.com/

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires